Des espaces lus par le prisme du temps, c’est ce que propose l’installation National Library d’Elsa Paricio.
D’un récipient d’encre de chine oublié dans un jardin est née cette large entreprise qui emprunte à la méthode scientifique son caractère systématique et méticuleux. Les marques indélébiles laissées par l’évaporation progressive du liquide lui semblèrent indiquer qu’au lieu de se demander « qu’est-ce qu’un lieu », il fallait qu’elle s’interroge sur « quand est-ce qu’un lieu ». De ce premier constat, elle décida d’enregistrer le temps s’écoulant dans différents espaces au moyen de cylindres de verres laissés à la merci des intempéries. A l’aide de nombreux complices elle collecta durant six années des données des quatre coins du pays créant ainsi une sorte de cartographie poétique de l’étendue géographique qu’est l’Espagne. Inventoriées puis montrées sur des étagères à la manière d’objets archéologiques, celles-ci forment un fond d’archives ou une bibliothèque des paysages d’un territoire, une bibliothèque nationale.