europalia georgia
— à propos de cette édition
Kirill Zdanevich, Sketch for the play Malshtrem, 1924 © Georgian State Museum of Theatre Music Film and Choreography - Art Palace of Georgia - Museum of Cultural History, Tbilisi

En 2023, europalia a consacré son festival à la Géorgie. Cette édition a pris comme point de départ la fascinante culture géorgienne ainsi que les scènes artistiques de Tbilissi - la bouillonnante capitale - et de villes et régions moins connues. À partir du 4 octobre 2023, un programme foisonnant s'est déployé dans toute la Belgique, avec à l’affiche des expositions, performances, concerts, films, spectacles de danse, pièces de théâtre et rencontres littéraires.

Le chant polyphonique caucasien – très différent de la polyphonie occidentale – constituait un premier fil conducteur du festival. Le public pouvait découvrir des chœurs géorgiens renommés à travers des projets variés présentés en divers lieux. Au sens plus large, le festival souhaitait aussi faire écho à la multiplicité des voix géorgiennes actuelles, en donnant voix, entre autres, aux femmes, aux jeunes et à des traditions, des régions et des artistes moins connus. La tradition toujours bien vivante du supra – repas de fête autour de tables chargées de mets délicieux, animés des toasts et discours d’un maître de cérémonie et des chants des convives – était une autre source d’inspiration du programme, les artistes contemporains étant invités à les revisiter de façon créative et critique dans de nouvelles œuvres interdisciplinaires. 

Le thème de la mémoire était un deuxième fil rouge du programme. Quelle position prendre, sur un plan sociétal et individuel, vis-à-vis des souvenirs du régime soviétique ou des conflits récents et en cours ? Le festival invitait des artistes à débattre sur ce thème, ainsi que sur les traditions liées à la mort. Les Géorgiens ont en effet une vision très différente de la mort et du deuil, comme en témoignent les diverses formes de commémoration de leurs défunts.

L’exposition inaugurale du festival, L’Avant-garde en Géorgie (1900-1936), se tenait au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar, Bruxelles) et mettait en lumière pour la première fois un chapitre méconnu de l’art d’avant-garde en Europe. Dans la Géorgie des années 1910 et 1920, une scène artistique s’est épanouie dans des tavernes et des cafés créés et décorés par des artistes de différents horizons. Partant des traditions géorgiennes et empruntant aux cultures d’Europe orientale et occidentale, ce mouvement a produit un art unique en son genre, ensuite tombé dans l’oubli en raison des répressions et de la censure du régime soviétique. Rassemblant des peintures, des dessins, des films, des photographies, des poèmes, ainsi que des projets de costumes et de décors de théâtre issus de ce « melting pot » artistique, l’exposition donnait voix à ces artistes, dont beaucoup ont été victimes de l'ère soviétique.

Géorgie : une histoire de rencontresune exposition patrimoniale au Musée Art & Histoire (Bruxelles), réunissait quant à elle des trésors prêtés par des musées de toute la Géorgie. Elle offrait un panorama fascinant de cette région complexe, témoignant de l’intensité des échanges culturels et des migrations depuis le néolithique. L’exposition s’intéressait à la culture du vin – la plus ancienne du monde – ainsi qu’au travail de l’or et du métal, deux savoir-faire qui ont suscité l’attrait que cette région a exercé sur les cultures les plus variées.

Le programme ne se contentait pas de présenter des œuvres existantes, mais aussi de nombreuses nouvelles créations interdisciplinaires, fruits de la collaboration avec des dizaines d’artistes et partenaires culturels.

Le programme était organisé en collaboration avec le Ministère de la Culture, des Sports et de la Jeunesse de la Géorgie.

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